
Paysage Hercynien
La naissance d’un paysage Hercynien
Le bassin versant de l’Yon entre ciel et terre
Projet de Recherche à l'ENSP de Versailles
Année : 2021
Territoire : Bassin versant de l'Yon, Bocage Vendéen (85)
L’intérêt pour la géologie comme base structurelle du milieu est la base de réflexion pour ce projet. En effet, la géologie de la Vendée s’inscrit entre deux formations géologiques particulières qui sont le massif Armoricain et le bassin Aquitain. Des forces géologiques en action ont produit des formations volcaniques spécifiques lors du cycle Hercynien (il y a 400 à 250 millions d’année environ) que l’on retrouve au centre du département. Elles sont nommées Complexe Granitique du Bas-bocage. Ces formations sont entourées de roches schisteuses qui se sont constituées en même temps que les massifs granitiques. Le terme « hercynien » désigne donc le socle géologique spécifique du centre de la Vendée.
La roche-mère du socle est une roche imperméable et tandisque la pente est relativement faible, l’eau, alors, a du mal à s’échapper. Stockée dans des mouillères par les irrégularités du sol, cette eau alimente de multiples sources à l’origine d’un chevelu hydrographique dense
De ce fait, la majorité de l’eau potable provient des eaux de surfaces (90%) et la maitrise de la quantité mais aussi de la qualité de cette eau est primordiale surtout que le changement climatique bouleverse les conditions climatiques et la quantité de pluie qui en découle. A la Roche-sur-Yon, chef-lieu du département, les précipitations moyennes sont de 800mm/an avec des minimales et des maximales qui se font de plus en plus régulièrement comme en 2001 avec 1521.6mm d’eau ou en 2016 avec 543.5mm de pluie. La gestion de l’eau est un problème significatif puisqu’elle impacte non seulement les réserves en eau potable mais aussi celles pour l’irrigation agricole.
Le bassin versant de l’Yon est situé au centre du département, traverse les différents massifs granitiques et contient en son cœur l’agglomération de la Roche-sur-Yon. C’est une entité géographique mettant en valeur la problématique liée à la gestion de la réserve en eau et les enjeux que rencontre l’ensemble du bocage Vendéen
Pour créer ce paysage Hercynien, il est nécessaire de commencer par transformer les plus petites unités du territoire que sont les exploitations agricoles et les villages/hameaux. En effet, le paysage Vendéen s’est majoritairement construit depuis la base avec des conséquences à plus grande échelle par la suite à l’instar de l’implantation des haies en bordure de parcelles qui a formé le paysage bocager si atypique de ce territoire.
Une étude précise des sols de ces exploitations permet de révéler les différents types de sols et leurs caractéristiques qui sont nécessaire de connaitre avant de proposer une nouvelle configuration du paysage par l’implantation de systèmes agroforestiers et la réinterprétation des haies déjà présente.
Les dynamiques végétales déjà présentes sont orientées afin qu’elles puissent servir le projet et deviennent partie intégrante du concept de base.
Les villages, qui sont disposés sur les coteaux, sont des espaces de transition et fonctionnent comme des pivots entre les différents espaces que sont les plateaux où sont implantées les parcelles en agroforesterie et les prés-bas où les cours d’eaux et les mouillères se développent dans un espace plus ouvert. Cette configuration redonne une position centrale des habitations dans ce territoire et donne une responsabilité aux habitants dans ce paysage où l’eau évolue sous ses différentes formes. La sauvegarde, l’implantation et le renforcement des haies, fossés, noues et chemins dans et aux abords des hameaux et des communes, permettra de reconnecter les plateaux aux pré-bas
Par l’agencement de ce paysage comme tel, il y a une augmentation du contraste entre plateaux et près-bas, ce qui accentue la géographie naturelle sur l’ensemble du versant. La sensation uniforme du bocage laisse place à une hiérarchisation de l’espace et à une diversification des ambiances liées au socle géologique Hercynien.
Pour que ce système soit accepté par la population et puisse s’intégrer petit à petit à ce paysage culturel qu’est le bocage, il est nécessaire qu’il soit progressif dans son implantation et aussi laisser le temps aux différents acteurs économiques (agriculteurs, coopératives, industriels, réseaux de distributions, …) de créer des filières nécessaires pour faire vivre ce dispositif de façon viable.



























